Critique Dragon Ball Super : Broly
Dragon Ball Super: Broly est le premier film de la série Dragon Ball Super puisque Battle of Gods et la résurrection de F sont sortis au cinéma avant DBS. Comme le titre l’indique clairement, Broly est la tête d’affiche de ce vingtième film qui introduit le personnage de manière officielle dans la trame de l’histoire. Les précédents films sur ce personnage n’étaient pas considérés comme “canons”. Étonnant de voir encore Broly à l’affiche après trois films qui lui sont dédiés et qui vont du meilleur au pire. Dragon Ball Super : Broly est une sorte de “reboot” puisqu’une partie de l’histoire originale introduite dans Dragon Ball se retrouve modifiée.
Un excellent film
N'ayons pas peur des mots, Dragon Ball Super : Broly est un bon film. C’est même peut-être certainement le meilleur film DB de ces dernières années et l’un des meilleurs de la saga. Pourtant dès les premières bandes-annonces on avait le droit de se montrer sceptique. Un nouveau Broly, la réécriture de l’origine de Goku et de la destruction de la planète Vegeta sont des choix surprenants de la part de la production et un pari risqué.
L’histoire commence donc sur la planète Vegeta, Broly et Goku n’ont plus le même âge et ils ne se sont jamais croisés. Broly a été envoyé enfant sur une planète inhospitalière par le roi Vegeta dans le but qu’il y périsse. Le roi craignait son pouvoir qui était potentiellement plus important que son propre fils ayant le même age. Il s’y retrouve bloqué avec son père, seuls, et y vivent pendant des dizaines d’années à l’écart de toute civilisation. Goku a été envoyé plus tard sur la Terre par son père en prévision d’une tragédie qu’il sentait venir. Bref, de nombreuses modifications par rapport à ce qui a été raconté dans le manga ou dans le film sur Bardock. Au final, cela n’a pas tant d’importance puisque l’histoire tient très bien la route et est plaisante à suivre. Le film est d’ailleurs coupé en deux. La première moitié du film dans laquelle le scénario est développé et la seconde partie composée entièrement de combats.
Bardock et Gine, les parents de Goku
Finis les débats interminables pour savoir si Broly est plus fort qu’un SSJ2 ou 3. Dans ce film, ce Broly est incommensurablement plus puissant que le Broly qu’on connaissait auparavant. Goku en SSB ne rivalise pas avec Broly non transformé. Il faut au minimum une fusion entre Goku et Vegeta en Gogeta SSB pour pouvoir tenir tête à Broly. Celui-ci est donc toujours une brute du fait cette fois-ci d’un vie primitive et difficile sur sa planète coupée de toute civilisation. Au final, le personnage n’a pas mauvais fond. C’est plus une succession d'événements malheureux et l’influence négative de son père qui agissent sur sa personnalité. Étonnamment, Broly n’a pas l’air d’aimer se battre à l’image de Gohan, qui est d’ailleurs totalement absent du film. Son potentiel est toujours immense et semble inépuisable. Sa montée en puissance et son sens du combat vont crescendo en fonction de ses affrontements.
L’une des forces du film est la qualité de ces combats. On avait l’habitude avec Dragon Ball Super de voir des batailles manquant cruellement d’intensité. C’est d’ailleurs le principal point faible faible de la série qui est franchement très moyenne. Dans le film, c’est tout l’inverse. L’animation est globalement superbe et est différente par rapport à ce qu’on a l’habitude de voir dans DB. Certaines séquences sont originales avec par exemple des passages à la première personne. La puissance et la portée des coups sont extrêmement bien retranscrites à l’écran, à l’image de la première partie du combat qui est la plus réussie. Montagnes brisées, vitesse d’exécution, cratères énormes : le spectacle est là, accompagné d’un graphisme au meilleur de sa forme. Tout y est dans cette scène. On voit Broly qui monte progressivement en puissance face à Vegeta qui répond crescendo d’abord sous sa forme normale, puis en SSJ et en SSG. Bluffant, on frôle clairement la perfection. De plus, les fans de Vegeta seront aux anges, car il est bien mis en valeur lors de ce passage. Malheureusement, le reste du combat est légèrement en dessous à cause de quelques défauts.
Le combat Vegeta contre Broly est splendide
Pas un instant pour respirer
Un des principaux reproches est que tout va un peu trop vite, que ce soit en matière d’animation ou du déroulement des différentes scènes. Il manque quelques moments de pause pour temporiser et laisser le temps au spectateur de reprendre son souffle. Par exemple, la transformation de Broly en saiyen légendaire est trop vite expédiée. La mort de Paragus qui provoque cette transformation n’est pas vraiment dramatique, alors que pourtant il devrait s’agir d’un élément fort. Dans DBZ, il y avait de nombreuses séquences où les adversaires se regardaient, accompagnées d’une musique permettant de faire monter la tension. Parfois c’était peut-être un peu trop fréquent ou long, mais entre les deux extrêmes il y a certainement un juste milieu. Bref, à partir du moment où Broly combat, il n’y a pas un seul dialogue entre lui et ses adversaires et c’est bien dommage.
L’autre personnage qui était également attendu dans ce film est le retour de Gogeta, qui est lui aussi officiellement introduit dans l’univers de Dragon Ball. Malheureusement, sa présence n’est pas aussi forte que dans le film Fusions, dans lequel il était la “classe” incarnée. Son combat face à Broly, bien que de qualité, n'atteint pas les sommets qu’on a atteints lorsque Vegeta a affronté ce même Broly. Dommage, car Gogeta est un personnage extrêmement apprécié.
Puisqu’on est dans les points négatifs, continuons sur cette lancée. Graphiquement, le film est à la hauteur, avec un style “rond” plus proche des débuts de DBZ. Cependant, certaines scènes dénotent tout de même du reste, comme si deux équipes distinctes avaient travaillé sur le film. Certaines scènes en 3D sont étranges, à l’image d’un passage entre Broly et Gogeta. Pendant quelques secondes, il semblent se projeter dans un espace-temps différent qui est entièrement bleu. Difficile de savoir ce que les réalisateurs ont souhaité faire à ce moment.
Dernier point, peut-être plus subjectif, concernant la personnalité de Broly : ce n’est pas réellement un méchant avec un mauvais fond comme il pouvait l’être dans le premier film. Ici sa personnalité est plus nuancée. La porte est laissée grande ouverte pour la suite sur une possible relation amicale avec Goku. On verra ce que les scénaristes feront du personnage, mais espérons qu’il ne soit pas laissé de côté, à l’image de Gohan qui devient ridicule dans la série Dragon Ball Super. Broly est un personnage à part dans la série Dragon Ball et extrêmement populaire. Son traitement devrait donc être à la hauteur de son statut de saiyen légendaire.
La vie est dur pour Broly sur sa planète
Dragon Ball Super : Broly est sans aucun doute un très bon film Dragon Ball. Le nouveau scénario présenté reste cohérent par rapport à l’univers Dragon Ball. Le combat final est très bien réalisé avec quelques moments qui font partie peut-être des meilleures scènes de tout ce qu’on a vu dans l’anime. Dommage que quelques points noirs viennent prendre part à la fête, sinon on aurait tenu le meilleur film DB réalisé! La rapidité c’est bien, mais quelques temps morts permettent d’ajouter une dimension supplémentaire à la scène d’action. Peut-être que cinq ou dix minutes supplémentaires auraient été judicieuses pour temporiser un peu et également rendre justice à certaines scènes trop vite expédiées (coucou Bardock). Dragon Ball Super : Broly reste néanmoins de qualité et est le genre de film qui s'apprécie encore plus au cinéma.
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