Dragon Ball Super : critique 2/2
L’anime Dragon Ball Super s’est terminée le 25 mars 2018, après quasiment quatre années de diffusion et 131 épisodes. Un premier bilan très mitigé avait été établi dans l’article “Dragon Ball Super : Critique” . Lors de la rédaction de cet article, la série animé était à la moitié de sa diffusion. Quelle conclusion peut-on donner désormais?
Dragon Ball Super fait au total 131 épisodes. A 70 épisodes, on avait établi que la série DBS n’était pas exceptionnelle et qu’on était loin du niveau d’un Dragon Ball ou d’un DBZ. Soyons clairs dès le début, la deuxième partie de DBS ne relève pas le niveau de la première partie. Après 70 épisodes, on avait eu le droit à 4 arcs (Goku Vs Beerus, Golden Freezer, tournoi entre univers 6 et 7, Black Goku). La seconde partie est composée d’un seul arc : le tournoi multi univers. C’est donc l’arc le plus long mais aussi le plus décevant par rapport au potentiel du scénario.
Une battle Royale mais chacun son tour
Sur le papier, le concept est plaisant. Il s’agit d’un tournoi d’arts martiaux composé de plusieurs équipes représentant leur univers. Le dernier combattant en lice fait gagner son équipe et donc son univers. La récompense est double et non négligeable : la possibilité de faire un voeu au dragon grâce aux supers dragonballs mais surtout d’épargner son univers d’une destruction certaine. En effet, Zeno détruira les univers perdants sans négociation possible. C’est littéralement ce qu’on peut appeler un génocide. L’enjeu est donc énorme et surpasse donc toutes les menaces que Goku ait eu à affronter. Malheureusement le déroulement du scénario n’est pas à la hauteur de l’enjeu. S’il y a bien une critique à retenir c’est que, malgré cette épée de damoclès au dessus de chaque participant, le manque de tension est omniprésent. Les univers sont effacés un à un par Zeno dans l’indifférence quasi-générale. Des milliards de personnes se retrouvent effacés de toute existence sans que personne ne tente de se rebeller contre Zeno ou son bras droit le grand prêtre. Perdu pour perdu, autant essayer dans un élan de désespoir de tenter l’impossible. Que nenni, à la place, les personnes effacées sont presque heureuses de mourir, à l’image de l’univers de Ribrianne où toute la population meurt dans la joie et la bonne humeur, parce que l’amour est plus fort que tout. La morale est belle, mais à ce niveau, c’est juste de la stupidité.
Aucune rebellion face au grand prêtre ou Zeno malgré leurs actes.
Hypotension
Ce manque de tension se retrouve bien entendu dans les différents combats qui ne sont toujours pas au niveau des séries Dragon Ball précédentes. Chorégraphies faiblardes, manque d’intensité et sensation de puissance inexistante pourraient être la marque de fabrique de DBS. Heureusement que quelques épisodes relèvent le niveau mais c’est trop anecdotique pour être soulevé. Le problème de la cohérence des puissances est toujours présent. C’est presque la marque de fabrique de la série. On pourrait même renommer le titre de la série en Dragon Ball Super Incohérence. Il faut donc y faire abstraction pour ne pas se gâcher le visionnage pour les fans de la première heure. L’exemple le plus parlant est la récupération de Goku en cinq minutes chrono (et sans senzu) après s’être transformé en Ultra Instinct et s’être vidé de toute son énergie. Il répétera cette opération deux fois pendant le tournoi qui fait 40 minutes au total. D’ailleurs un épisode de 20 minutes équivaut à peu près à une minute dans le tournoi. Un clin d’oeil au compte à rebours de cinq minutes lors de la destruction de la planète Namec par Freezer? DBZ avait aussi de nombreuses faiblesses mais la dimension est tout autre avec Dragon Ball Super.
Gohan où t’es?
Le début de l’arc laisse penser que Gohan va revenir sur le devant de la scène. Il reprend son entraînement avec Piccolo et très vite il retrouve son niveau d'antan en re-devenant “Mystic Gohan”. D’ailleurs le mode mystic semble devenir une transformation à part entière. Sa coupe de cheveux diffère légèrement entre sa forme normale et sa forme mystique. Bref, avec sa puissance retrouvée on se dit que Gohan va jouer un rôle majeur dans ce tournoi, d’autant plus qu’il est nommé capitaine de l’équipe de l’univers 7. La désillusion est grande puisque Gohan lutte contre des personnages plutôt faibles, comme par exemple les deux nameks de l’univers 6. De plus Gohan n’est pas spécialement mis en valeur lors de ses combats. Le fils de Goku est clairement sous exploité et mis à l’écart par les scénaristes.
C’est un autre personnage qui est étonnamment mis en valeur lors de ce tournoi alors qu’on ne l’attendait pas. Il s’agit de C17 qu’on avait plus vraiment vu depuis l’arc Cell. Sur Terre, il est devenu garde forestier et protège la faune et la flore de braconniers sur une petite île isolée et non-habitée. On ne sait pas trop comment mais il est devenu infiniment plus fort, à tel point qu’il semble être devenu le numéro trois derrière Goku et Vegeta. Il rivalise sans peine avec le SSB de Goku et durant le tournoi, il affronte la plupart des guerriers les plus puissants comme Jiren et Toppo en leur tenant tête. Pourquoi C17 est autant mis en valeur par rapport à Gohan ? Grande question. En tout cas c’est C17 qui remporte le tournoi grâce à son intelligence et ses techniques originales et qui donc obtient le privilège de faire son voeu.
L’ultra instinct
Le tournoi multi univers apporte une transformation inédite : l’ultra instinct. Sous ce nom se cache la forme ultime qu’un combattant peut obtenir puisque même Beerus arrive en partie à atteindre cet état. Il y a l’ultra instinct “défensif” qui est la forme la plus facile à obtenir et l’ultra instinct “offensif” plus dur à maîtriser. Bien entendu si les deux côté sont maîtrisés alors l’ultra instinct est complet. Dans ce mode, les mouvements ne sont plus contrôlés par le cerveau pour esquiver ou attaquer par exemple, mais directement par les membres eux-mêmes de façon inconsciente. On évite alors la perte de temps de la transmission de l’information ainsi que des mouvements inutiles et donc on gagne en efficacité. Le concept est intéressant sur le papier et les épisodes avec l’Ultra Instinct sont parmi les meilleurs de cet arc et relèvent clairement le niveau très moyen de l’ensemble.
En revanche, la première transformation de Goku en Ultra Instinct manque d’intensité et d’émotions comme toutes celles de DBS finalement. Malgré tout, c’est peut-être la moins ratée ou la plus réussie de DBS. A vous de voir si vous voyez le verre à moitié plein ou à moitié vide.
Un point sur le manga
Le manga et l’anime prennent toujours chacun un chemin différent et c’est peut être encore plus vrai dans cet arc. La ligne directrice est toujours identique entre les deux supports mais le déroulement est fortement différent. C’est presque deux histoires différentes. Encore une fois, le manga est bien supérieur à l’anime par rapport à deux points.
Le premier est que le manga est plus cohérent que l’anime et n’oublie pas que Dragon Ball est un vieux manga avec tout un univers qui a été développé sur 42 volumes. Toyotaro en charge du manga essaie de faire avec le matériel qu’on lui donne en limitant la casse.
Le second point est que le manga ne s’attarde pas sur des détails ou des personnages qui ne sont pas intéressants. On peut citer l’exemple de Ribrianne qui dans l’anime prend une part beaucoup trop importante. Elle est présente dans de nombreux épisodes alors que son développement n’a que peu d’intérêt. Dans le manga elle est balayée en quelques pages et c’est bien plus agréable comme ça. D’ailleurs le manga élimine très rapidement tous les combattants qui ne sont pas au niveau comme des pions, à tel point que plusieurs univers sont éliminés dans un même chapitre. C’est même trop rapide par moment à l’image du combat contre Gohan et Kefla qui n’est même pas montré et qui pourtant aurait pu être intéressant. On sent que le manga doit être bouclé rapidement avant la sortie du film sur Broly.
Néanmoins, si si vous avez un support à choisir, privilégiez le manga à l’anime sans aucune hésitation.
Le combat Kefla contre Gohan est baclé dans le manga
Conclusion
Vous l’aurez compris Dragon Ball Super n’est pas à la hauteur des espérances si l’on se tient uniquement à l’anime. Lenteur, manque d’émotion, histoire bancale : voilà quelques un des mots qui peuvent résumer DBS. En revanche, le manga est lui plutôt correct et réconciliera les fans de la première heure.
Commentaires
Manque de dimension dramatique
Même le Manga est terriblement décevant. J'ai les deux mêmes réserves que vous : manque de dimension dramatique et manque de cohérence (ce qui est rédhibitoire chez moi). Comme je l'ai écrit ailleurs, même le manga original manquait de temps en temps de cohérence, mais les incohérences n'étaient pas suffisamment énormes pour tout gâcher. Mais là ! Mais là !!!!
Pour ce qui est de la dimension dramatique, je pense qu'il y a eu un tournant chez Akira Toryama : c'est le manga 39 du manga original. Grosso modo les premiers manga sont très légers, jusqu'au combat contre Tao Pai Pai (le père du petit indien se fait tuer de manière cruelle), et la série devient de plus en plus sérieuse et dramatique - de plus en plus passionnante aussi - jusqu'au manga 38 (avec le controle de Végéta par Babidi et le combat épique en SS2 entre Végéta et Goku - je suis un fan absolu de cette transformation, quelle classe ils ont dans cet état ! Je suis déçu qu'elle soit restée la transformation la moins exploitée de la série); Tout bascule au manga 39 avec l'arrivée de Boo, qui est finalement un monstre complètement niais à l'aspect ridicule ; même si le 39 conserve encore une dimension dramatique et sérieuse avec le sacrifice de Végéta, c'est clairement fini au manga 40, 41 et 42, avec des combats grotesques (Gotenks vs Boo par exemple) des personnages qui ne prennent rien au sérieux alors que le sort de l'univers est en jeu et que la Terre a été détruite, etc. Akira Toryama a voulu renouer avec l'humour des premiers tomes, sauf que les premiers tomes sont bien sympa lorsqu'on est petit, mais ne sont clairement pas les plus intéressants. On est simplement resté dans cet esprit bon enfant et peu sérieux qui caractérisait la fin de la série originale dans dragon ball Super.
Plutôt d'accord
Saltu Robert,
Je suis plutôt d'accord avec ton avis à une exception près. Je prends toujours autant de plaisir à voir ou lire les premiers tome Dragon Ball axé sur l'humour. C'est tout public et loin d'être reservé aux enfants.
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